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Start up : Intégrez la RSE dès les débuts de l’aventure en trois bonnes pratiques

Si l’on parle de RSE depuis quelques années maintenant. La notion de Responsabilité Sociétale des Entreprises a réellement pris tout son sens en France en 2020. Tout d’abord avec la crise sanitaire du coronavirus qui a obligé des milliers d’organisations à revoir leurs modes de travail, puis récemment avec les forts dérèglements climatiques qui ont touché l’hexagone (et le reste du monde) de plein fouet et qui viennent renforcer la perception du rôle des entreprises dans la limitation du réchauffement climatique. Oui, les entreprises jouent un rôle dans la transition mais vous demandez peut-être si elles sont toutes concernées ? Si vous lisez cet article, vous comprenez bien que la question est rhétorique et que OUI, évidemment, toutes les entreprises sont concernées. Et les start up ont même des intérêts à développer rapidement une démarche RSE. “Oui mais”. Oui mais il y a des réalités de terrain quand on est une start up :
“Ce n’est pas prio, on doit d’abord faire du business.” “Avec quel budget ? Je ne vais pas embaucher”
Et pourtant je vais vous montrer que les start up et autres jeunes pousses ont tout à gagner à instaurer des bonnes pratiques RSE dès le début de leur aventure. Et si vous n’êtes pas convaincus, on en discute de vive voix, d’accord ?

I. Bonnes pratiques RSE, de quoi parle-t-on ?

I.A Définition
Tout d’abord un petit rappel s’avère nécessaire afin que nous partions tous et toutes avec les mêmes bases. La première chose essentielle à retenir de la RSE, est qu’il ne s’agit pas juste de mettre en place quelques bonnes actions (les fameuses poubelles de recyclage par exemple) qui sont louables, certes, mais non impactantes si elles sont désarticulées de toute vision. La RSE est à appréhender comme un ensemble de bonnes pratiques applicables à l’ensemble de votre chaîne de valeur, c’est un outil au service d’un business durable, résiliant et in fine plus performant.
Il y a trois façons de l’envisager :
    1. Le caillou dans la chaussures : on n’en voulait pas vraiment mais maintenant qu’il est là, on essaie d’avancer avec. Quitte à le faire dans la douleur. Il n’y a évidemment pas d’adhésion (”oh que j’aime ce caillou dans ma chaussure, il me fait sortir de ma zone de confort”)
    1. Le cirage pour chaussures : ça fait propre, on aime l’image que ce vernis reflète de nous mais à la première pluie, il s’estompe et vous laisse tout penaud avec vos chaussures mouillées. (”La prochaine fois j’en mettrai deux couches !”)
    1. Investir dans une vraie bonne paire de chaussures : on est à l’aise dedans, elle s’adapte à tous les terrains et à toutes les météos. Cette paire est faite pour durer c’est sûr !
Mais trêve de métaphores, vous aurez compris l’idée : dire qu’on fait de la RSE, c’est simple. Avoir une démarche RSE instillée sur toute sa chaîne de valeur, en revanche, demande un peu d’investissement (et pas seulement financier).
I. B Quels sont exactement les champs d’action de la RSE ?
Vous vous en doutez donc, quand on parle de RSE on ne parle pas seulement du traditionnel triptyque : humain, environnement, gouvernance/économie. Non, on parle en vérité d’un prisme par lequel vous pouvez regarder pour améliorer vos pratiques dans chaque département de votre entreprise.
    • Côté Tech : On activera la thématique du numérique responsable ou encore du numérique inclusif.
    • Côté Produit : On pensera à l’analyse de cycle de Vie (ACV) et l’écoconception
    • Côté RH : On travaillera sur la Qualité de Vie au Travail (QVT) ou l’expérience collaborateur.
    • Côté Services généraux : On sera attentifs aux achats responsables et à la maîtrise énergétique
    • Côté Sales : On mettra l’accent sur l’éthique des affaires
    • Côté Service client : On se penchera sur la satisfaction client
    • Côté Partenariat : On veillera à auditer et écouter ses partenaires d’affaire.
    • Côté Juridique et éthique : Un focus sur le respect du RGPD ou une politique anti-corruption sera essentielle.
Cette liste non exhaustive vous donne déjà un aperçu de la pluralité des sujets qui touchent à la RSE, et à quel point ils peuvent être déterminants dans la bonne réussite de votre projet. Toutefois, je vous propose de poser notre attention sur les intérêts les plus directs que vous obtiendrez à chausser rapidement les bottes RSE.

II. Trois bonnes pratiques RSE concrètes à mettre en place dès le début de l’aventure

Pour coller à leur image de jeunes entreprises novatrices, les start up ont des intérêts multiples à engager une démarche RSE tôtive. Enjeux réputationnels, économiques, éthiques ou encore financiers. Je vous propose de nous concentrer sur 3 points concrets.
II.A Contrôler ses risques et gagner en performance
Avez-vous déjà pris le temps d’identifier tous les acteurs de votre chaîne de valeur ? Si la réponse est non, alors j’ai une bonne nouvelle : il n’est jamais trop tard pour le faire. Et le plus tôt sera le mieux ! La cartographie des risques est un outil très utile pour passer en revue tous les éléments qui pourraient nuire de manière directe ou indirecte à votre chaîne de valeur. Elle permet en effet de recenser de les hiérarchiser selon une matrice occurrence/gravité. C’est-à-dire d’évaluer le nombre de fois où un incident pourrait survenir et à quel point il aurait de l’impact sur le business. Pour avoir plus d’informations sur la réalisation d’une cartographie, je vous laisse vous référer à mon précédent article. Il y a d’autres moyens de contrôler ses risques, par la Conformité par exemple. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette dernière n’est pas l’apanage des grands groupes, bien au contraire la compliance permet d’adopter des mesures prophylactiques qui maintiendront votre activité en bonne santé par un ensemble de politiques et formations relatives à l’éthique des affaires, la lutte anti-corruption ou encore le respect des données privées (RGPD). En adoptant des pratiques transparentes et mettant en place un dispositif de gestion des risques, vous offrez également à vos clients un gage de votre sérieux, vous vous assurez ainsi sur le long terme un réel gain réputationnel et donc une optimisation de votre capacité de rétention et d’acquisition de nouveaux clients.
II. B Investir pour réduire ses coûts
Si l’expression peut sembler antinomique de prime à bord, vous allez voir qu’au contraire elle prend tout son sens dans un contexte RSE. En effet grâce à la fameuse cartographie des risques que vous aurez effectué précédemment, vous serez également en capacité d’évaluer vos axes d’amélioration mais aussi vos opportunités.
Cas de figure : Prenons par exemple le cas de la production, vous réalisez que vous êtes en état de dépendance par rapport à l’un de vos fournisseurs. Vous l’aviez peut-être initialement choisi pour son prix ou encore sa proximité mais vous avez réalisez qu’en cas de défaillance de sa part, vous ne pourriez plus délivrer à vos clients le service ou le produit qu’ils attendent. Warning ! Peut-être est-il temps de développer un ou plusieurs partenariat(s) supplémentaire(s) pour réduire l’intensité sur votre fournisseur historique et limiter votre coût final. Au risque de payer un peu plus chère votre production dû au fait que vous achetez moins de quantité.
Et cette pratique est valable pour l’intégralité de vos dépenses, qu’il s’agisse de :
    • Coût de fonctionnement : Mettre en place une politique d’achats responsables, optimiser l’utilisation des ressources (eau, électricité)…
    • Coût environnemental : Mettre en place des mesures de numérique responsable, encourager les mobilités douces, investir dans des équipements de seconde main ou recyclable…
    • Coût humain : Investir dans le capital bien-être et santé de ses collaborateurs pour s’assurer leur engagement…
Cet élément nous amène à notre dernier point : la dimension RH.
II. C Développer un Healthy Business : l’humain au coeur de l’entreprise
Je consacrerai prochainement un article plus complet dédié au principe du Healthy Business mais en attendant celui-ci voici quelques pistes de bonnes pratiques RSE à mettre en place sans plus tarder. Si vous avez commencer à recruter vos premiers collaborateurs.trices, alors vous vous êtes certainement rendus compte que désormais on ne demande plus seulement aux candidat.e.s de convaincre. Ce sont ces derniers qui attendent d’être convaincu.e.s par votre entreprise, et n’est-ce pas ce que vous recherchez après tout, des collaborateurs exigeants et rigoureux ? C’est là qu’intervient la RSE !
Tout d’abord, il y a toute l’artillerie déjà bien connu des RH visant à veiller au bien-être de ces collaborateurs.trices, la fameuse Qualité de Vie au Travail (ou QVT). Celle-ci passe par exemple par :
    1. La mise en place d’un cadre de travail juste et transparent, en termes de salaire, de responsabilités, d’horaires…
    1. L’écoute de ces collaborateurs : sondage, entretien individuel, enquête anonyme.
    1. Le développement d’avantages salariés pour tous les événements de la vie (mariage, naissance, baptême, décès… proche aidant, maladie, etc).
    1. La mise en place politiques conciliant vie privée et vie professionnelle : télétravail, proche-aidant, horaires aménagés…
    1. La formation continue
    1. La création de parcours permettant des mobilités internes horizontales ou verticales (avec les avantages financiers et la montée en compétences qu’ils induisent)
Ceci étant dit, ces bonnes pratiques sont plus en plus développées et on constate désormais une nouvelle mutation sur le marché du travail : les collaborateurs veulent du sens. Il n’est pas question dans cet article de traiter philosophiquement ou éthiquement la question de la quête de sens au travail mais plutôt d’ouvrir nos chakras et de donner là des pistes de réflexion pour nourrir ce principe. Sans pour autant être une société à impact ou vouloir devenir entreprise à mission, il est tout à fait possible de donner du sens à votre activité – au-delà de l’intérêt lucratif. Et d’ailleurs vous le faites sûrement déjà ! Par exemple se dire : “les acteurs de l’écosystème XX ne sont pas “client oriented”, je veux dépoussiérer le secteur” est déjà une façon d’esquisser une Vision de ce que vous voulez apporter au marché/au monde (toute proportion gardée) et doit vous servir à raconter une histoire. Celle de la mission de votre entreprise et des valeurs qu’elle souhaite incarner. Et là vous détiendrez la clef qui scellera votre culture d’entreprise et donnera du sens au travail de vos salarié.e.s.

III. Comment mettre ces bonnes pratiques en oeuvre ?

Ça y est, vous êtes convaincu.e que lancer une démarche RSE le plus tôt possible est une opportunité pour votre business et non une contrainte ? Et maintenant vous vous demandez comment passer à l’action. Ici, je ne ferai pas de faux suspense, si dans un premier temps vous n’avez pas forcément besoin de budget, vous devrez cependant en prévoir un pour passer à la vitesse supérieur.
III. A Faire en interne : du bricolage à la pérennisation d’un poste
Commencer à mettre en place quelques actions en interne est une bonne option quand on se lance, cela permet de :
    • Débuter une démarche RSE à moindre frais (merci captain Obvious !)
    • Engager vos collaborateurs.trices dans le projet
    • Créer ou renforcer votre culture RSE
Des salarié.e.s volontaires pourraient tout à fait se charger des premiers pas, cependant ni votre bande passante ni la leur ne sont infinies. C’est pourquoi s’il s’agit de faire un audit de vos risques, de mettre en place une stratégie RSE, de déployer des indicateurs ou des formations, alors vous devrez rapidement internaliser la fonction. L’avantage à internaliser est que vous aurez – à longs termes – une personne dédiée à la RSE et qui connaîtra parfaitement votre entreprise. Cela sera également perçu comme un gage de votre engagement en matière de RSE vis-à-vis de vos parties prenantes. Toutefois, est-ce vraiment ce dont vous avez besoin en lançant votre business ? La question est bien entendu rhétorique. Quand on est une petite entreprise – sans aucun jugement dépréciatif – même si l’on veut bien faire, nous savons bien qu’en début d’aventure les ressources humaines et matérielles sont davantage allouées au produit lui-même ou à sa vente plutôt qu’à un poste RSE. Et ça se justifie, il faut bien que l’entreprise tourne !
III. B Externaliser mon besoin : l’expertise à portée de main, l’engagement en moins
Alors pourquoi ne pas passer par le freelancing ? En effet, faire appel à un.e consultant.e RSE vous apporte trois avantages :
    • Rapidité : en étant disponible immédiatement et sans onboarding
    • Flexibilité : en s’adaptant à votre besoin, vous pouvez travailler par projet, par demie journée voire à l’heure pour les structures les plus modestes
    • Expertise : en vous épargnant de dépenser du temps de formation et de l’argent pour recruter un profil RSE très capé.
Côté budget, vous trouverez de tout. Des consultant.e.s à 250€ par jour – pour un profil plutôt débutant – à plusieurs milliers d’euros pour un profil expert de son domaine. Mais tout cela se chiffrera en fonction de là d’où vous partez, de l’ambition RSE que vous vous fixez et e la temporalité qui a été arrêtée pour lancer votre projet.
Malt est l’un des cabinets de freelances les plus connus
People4impact par Birdeo est une référence dans la recherche de consultants à impact
En conclusion, bien que cela puisse sembler non prioritaire quand on a mille projets sur le feu, ou même si le chantier peut paraître monstrueux. Mettre en place des pratiques RSE dès le début de son aventure entrepreneuriale est un investissement d’énergie et d’argent qui aura un impact positif sur le long terme. Vous pouvez tout à fait décider de mettre en place des actions de votre propre chef, ou en passant par des collaborateurs, dans un premier temps à condition d’avoir un minimum de temps à allouer à votre propre auto-formation. Mais gardez toutefois en tête que vous ne pourrez pas créer ou transformer un modèle d’entreprise centré sur le profit en un modèle lucratif avec un “purpose” sans en passer par la case “investissement”. La RSE est un projet stratégique d’ampleur qui se construit, se consolide et évolue dans le temps, au gré de l’évolution de votre propre entreprise mais aussi du cadre juridique et législatif. Prendre le pari de mettre rapidement en place un ensemble de pratiques RSE sur l’ensemble de sa chaîne de valeur, c’est s’assurer gain de performance, réduction des coûts, fidélité de ses collaborateurs et satisfaction client dans la suite de son aventure entrepreneuriale.

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